18 - 19 Decembre
Pour les deux jours qu'ils me restent avant de partir je me ballade un peu partout dans la ville et faisant une temperature assez eleve je vais me mettre au frais dans une eglise. C'est le moment de l'office religieux. Je m'assieds et je regarde et alors la des souvenirs me reviennent a la memoire. Dans ma jeunesse je fus ''enfant de choeur ''. Et j'ai des anecdotes a vous conter a defaut de vous rabacher lers oreilles sur Santiago.
C'est vers le milieu des annees 50 et je ''fais un enterrement''. Je ne sais si vous le saviez mais a l'epoque c'etait un corbillard avec un cheval qui venait chercher le mort pour l'amener a l'eglise et puis au cimetiere. Naturellement le corbillard est precede du cure et de l'enfant de choeur qui porte la croix. Je suis vetu de blanc et je porte donc la croix. Je ne sais ce qui se passe mais certainement j'avais la tete ailleurs et je me mis a marcher d'un bon pas. Au bout ded quelques minutes je me retourne et je suis comme un c.. avec ma croix dans la rue. J'avais perdu le cortege. J'avise un quidam et lui demande s'il n'a pas vu un enterrement passe dans le coin. Pas de reponse. J'avise une rue et je la prends et la heureusement je vois le cortege. Le cure est furieux mais la ceremonie a pu quand meme bien se passer.
Une autre fois servant de messe c'est moi qui doit verser l'eau et le vin dans le lors de la communion du pretre. La aussi je ne sais ce qu'il me prend (je devais encore rever) je verse plus d'eau que de vin. Le cure avec son calice tape discretement sur la burette de vin m'intimant l'ordre si l'on peut dire d'en rajouter. Moi ne sachant que faire je vide la burette dans le calice. Le cure est surpris mais je remarque un leger sourire sur le visage. Plus tard je me suis dit que les voies de Dieu n'etaient pas si impenetrables que cela.
Et puis la troisieme et la derniere. C'est au Lycee Saint-Joseph a Rodez, chez le Freres des Ecoles Chretiennes. Nous aviona tous les matins une messe, et si vous avez fait votre communion solennelle vous avez du recevoir un beau missel dans une belle reliure de cuir. Moi et un copain avons detache donc de la reliure le missel et nous y avons mis un livre de poche. Lui avait prefere les poemes Saphiques des '' Chansons de Bilitis'' de P. Louys et moi j'avais choisi '' L'amant de Lady Chaterley''. Je me souviens lors de l'elevation, je voyait l'hostie dans l'ostensoir et il me semblait que c'etait le trou de la serrure de la maison du garde chasse et je m'imaginais que derriere cette serrure, les amants forniquaient joyeusement. Je remercie beaucoup D.H Lawrence et P. Louys de m'avoir donne le gout de la lecture. Je n'eus pas le meme plaisir lorsque plus tard je me mis a lire ''L'Etre et le neanr'' ou '' L'Immaginaire''. Bien des annees apres et je dirais meme des dizaines d'annees a Paris me trouvant vers St Nicolas du Chardonnet, fief des integristes, lors de la Fete-Dieu je vis l'ostensoir je me souvins de mes annees de jeunesse. Derriere cette hostie ( O Sacrilege) il me semblait voir la Lady Chaterley, mais moi j'avais un peu vieilli, et elle serait toujours d'une eternelle jeunesse.
Du 20 au 26 Decembre
Apres 5 h de vol sans histoire je debarque a l'aeroport de Mataveri a Rapa-Nui.( Il y a 6 heures de decalage horaire avec Paris et 2 avec le Chili) Deja en sortant on sent qu'il y a quelquechose sur cette ile. Je ne peux tout vous raconter tellement les images se bousculent dans ma tete. En tout cas c'est une ile merveilleuse avec tous ces Moai qui se dressent dans la nature, ou face a la mer ( il y en a des dizaines, renverses ou debout), deux volcans dont les crateres sont devenus des lagunes, des cheveaux partout, une mer d'un bleu pur, des roches volcaniques noires et quelques petites plages de sable blanc.
J'habite donc chez ''Oscar'' un Rapa-Nui originaire de Tahiti. Les Rapa-Nui sont tous d'origine Polynesienne, et donc je suis chez lui avec un couple de francais. Pour la Noel il nous a invite avec toute sa famille. Nous avons achete du vin et nous avons fais notre reveillon dehors, il faisait doux, jusqu'a 4 heures du matin. Heureusement que ma chambre etait toute proche.
Ballades a pied , en voiture, en bicyclette et meme a cheval sur cette terre etrange et fascinante a la fois.Il y a peu d'arbre sur cette ile, il n'y a pas de vegetation luxuriante comme en Polynesie, mais elle degage un mystere insondable. Peu de gens n'ont pas aime Rapa-Nui, par contre aujourd'hui beaucoup de gens sont decus de Tahiti.
Puis le 26 arrive trop vite et il est l'heure de partir. Dommage je serais bien reste une dizaine de jours de plus. Mais il faut continuer. Oscar me raccompagne a l'aeroport et un plus de 4h 10 apres je suis de retour a Santiago.
